mercredi 24 décembre 2014

Sandra l’orang-outan a le droit de vivre en liberté

Sandra l’orang-outan ne semblait pas perturbée ce lundi par l’intérêt médiatique qu’elle suscite: dégustant paresseusement des fruits, elle n’a sans doute pas conscience de l’importance du jugement pendant le week-end par un tribunal argentin qui vient de lui reconnaître le droit de vivre en liberté. Sandra, qui vit au zoo de Buenos Aires depuis vingt ans, a été considérée comme «une personne non humaine», une première mondiale.



La Chambre de cassation pénale de la capitale argentine a décidé d'appliquer une ordonnance d'Habeas Corpus (le droit de ne pas être emprisonné sans jugement) à l'animal, considérant ainsi que, même s'il ne s'agit pas d'un être humain, il a des sentiments et le droit à une plus grande liberté. Une demande similaire avait été rejetée en décembre 2013 par la justice de New York: une organisation de défense des animaux demandait alors que quatre chimpanzés en captivité soient considérés comme «personnes non humaines» et bénéficient du droit à la liberté.

Sandra «est une personne non humaine car elle a des liens affectifs»
Cette fois, c'est l'Association de fonctionnaires et avocats pour les droits des animaux (AFADA) qui avait saisi le tribunal pour demander la libération de Sandra. Les responsables de ce dernier défendaient lundi ses conditions de captivité. «Elle vit depuis vingt ans dans un grand espace, avec des spécialistes qui s'occupent de son alimentation, contrôlent sa santé, et de manière générale, elle vit dans de très bonnes conditions», a assuré à l'AFP Adrian Sestelo, responsable du département biologique du zoo.

Mais pour l'association AFADA, Sandra «est une personne non humaine car elle a des liens affectifs, elle réfléchit, elle ressent, elle se frustre d'être enfermée, elle prend des décisions, elle est dotée de conscience et de perception du temps, elle pleure quand elle perd (un proche), elle apprend, elle communique et elle est capable de transmettre son savoir». Les conséquences immédiates du jugement n'étaient pas connues lundi. Même si, légalement, elle peut désormais recouvrer la liberté, les experts estiment que Sandra ne connaît pas son habitat naturel et ne pourrait pas y survivre. Le zoo a lui indiqué que, même avant ce jugement, il étudiait déjà la possibilité de la transférer dans un sanctuaire naturel au Brésil ou aux États-Unis.

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